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30 mars 2014

Indovina

 

 

Paola PIGANI : Indovina suivi de Ailleurs naît si vite

Editions La Passe du vent – 10 €

 

Remarquée par son roman N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (éd. Liana Levi, 2013), Paola Pigani publie un premier recueil de poèmes sous le signe de la révolte,  Indovina, (l’) indignée ! Petites scènes de rue, instantanés urbains quotidiens, choses vues ici ou là se succèdent et composent une chronique de la difficulté d’être, d’aimer et de survivre, dans une société qui doute de ses valeurs, marginalise, exclut, brutalise les plus démunis, se détourne de ce qui dérange, se défie de l’altérité. Ce n’est ni sur le mode de la compassion ni sur celui de la rhétorique démonstrative qu’elle témoigne mais avec son regard et sa parole fraternelle de poète, s’attachant à décrypter les signes furtifs et les gestes infimes du vivant. C’est donc au présent que s’ouvre ce recueil : « Je suis née aujourd’hui / J’ai l’âge de la lumière. »

L’auteure dit d’abord son rapport fusionnel au monde des grandes cités, de Lyon à New York, Rome et Venise. Elle énonce ses émotions, sans nostalgie ni vague à l’âme, plutôt avec une sensualité ardente : « J’embrasse le fleuve / Qui court sur l’échine de la ville / Je quitte les berges / Je suis l’onde des rues... » Le regard sur la réalité abrupte n’édulcore rien, va droit au point de rupture, à la violence de l’asservissement social : « Tes yeux s’enfoncent là où / L’ouvrier turc casse l’asphalte / Au marteau piqueur... » Quant aux déracinés perpétuels, les migrants sans droit d’asile, leur évocation prend parfois des accents baudelairiens : « Regards bleus noirs / Grands corps ballants / Marcheurs à contretemps / Dans les vêpres urbaines / Ils sont là / pour larder le visage de la ville / N’ont que leurs ombres à rassembler / Fripés d’un soleil inconsolable / Nous mendions à les voir / Des réponses à nos obscurités. » Une vision sordide, répugnante, paradoxalement s’humanise, antidote à l’indifférence qui stérilise les âmes, assèche les cœurs : « Immobile sous l’orage [...] la pluie lui fait un visage d’acteur américain / Son t-shirt jaune est trempé / Ses épaules tremblent / Ses jambes aussi / d’où s’écoule une rivière de merde /Il est grand il est seul / Avenue Jean-Jaurès / En composant le 112 / il y a toujours moyen de faire ramasser / un ange déchu / sur le lisier d’une ville. » Rédemption du réel insoutenable par le poème !

L’amour se joue dans l’écriture sur des ellipses, avec crudité et délicatesse, toujours avec la justesse et la vérité des sentiments : « Je voudrais te lire / entre mes lignes / sentir tes silences / dans mes poches et ton corps / pour écraser ce temps... » Les images dans leur sobriété picturale confèrent à certains poèmes une tonalité érotique gourmande, voire solaire : « A bout de blanc / A bout de bleu // L’été s’écrase contre nos corps // seuls nos baisers de houblon / nous donnent une idée de la faim. » Paola Pigani tresse aussi le grand corps des villes aux corps amoureux qui s’étreignent : «  L’espace mourra entre nos corps / mordus dans l’ivresse / il y aura des ponts à traverser / des iles oubliées en plein fatras de la ville. »

La voix singulière de Paola Pigani est de celles qui s’imposent à la première lecture...

 

 

                                                                                                 Michel MÉNACHÉ

 

A paraître dans la revue Coup de Soleil- Maison de la poésie d'Annecy

03 mars 2014

Dernière parution Indovina

 

 

 

 

Indovina

SUIVI DE AILLEURS NAÎT SI VITE

Auteurs : Pigani, Paola

collection :

date de parution 03/2014

ISBN : 978-2-84562-244-9

84 p. / 14x22 cm / 10 €.

L’écriture de Paola Pigani échappe à toutes les modes actuelles. 
Elle situe son travail d’écriture loin des courants qui traversent la poésie contemporaine. Une traversée du monde réel, social, s’impose à elle à chaque nouvelle page écrite.

Extrait : 
L’âge de la lumière

Je suis née aujourd’hui 
J’ai l’âge de la lumière

J’ai l’âge de la lumière 
Qui descend sur le fleuve

J’ai l’âge de la lumière 
Qui descend sur le fleuve

Qui descend vers la mer 
Qui descend vers la mer

Qui remonte à tes pieds

07:43 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la passe du vent, espace pandora, indovina

20 janvier 2013

Favola affidabile

 

 

 

 

Favola affidabile



Sempre e Mai sono  in una barca


Sempre cade in acqua


Mai non ha paura


e si immerge per unirsi

 

il corrente spinge la barca verso la riva


ormai posso  salire dentro

 

Con fiducia.


Frédérick Houdaer


Engeances.Editions La Passe du vent .

15:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérick houdaer, la passe du vent